
Boîtes chorégraphiques
Les Choses dernières
Publié le : 26 juin 2018Créé en 1994 et librement inspiré du roman de Paul Auster, Le Voyage d’Anna Blume, ce solo marquant, point culminant d’une quête inlassable autour de la question de l’identité, a longtemps habité Lucie Grégoire. Elle le transmet ensuite en 2016 à Isabelle Poirier, une autre interprète d’une grande intensité, à l’occasion du trentième anniversaire de la compagnie Lucie Grégoire Danse.
Dans Les Choses dernières, une femme émerge de la nuit comme d’un territoire caché, obscur. Ses gestes scrutent le temps. Son corps demeure fugitif, à la limite de la transparence. Au « pays des choses dernières », où tout se désintègre, elle poursuit son errance, habitée par l’urgence de vivre. Les lumières d’Alain Lortie et la musique de Robert M. Lepage épousent la danse, enveloppant la scène d’une atmosphère cinématographique, empreinte d’une sensualité à la fois voilée et exacerbée.
Lors de la création de la pièce Les Choses dernières, je me sentais, dit Lucie Grégoire, à la fois le récipient et l’observatrice d’une force et d’une énergie que je soupçonnais à peine en moi. Comme une irruption volcanique… Transmettre cette dimension intangible de la création exigeait de l’interprète, Isabelle Poirier, un engagement total qui va au-delà de la technique, sollicitant des qualités de cœur, d’écoute, de disponibilité et d’authenticité. Deux préoccupations m’habitaient : transposer l’essence de ce solo, mais aussi faire en sorte que l’interprète puisse à son tour se l’approprier et lui donner son propre souffle.